HISTORIQUE


Le marché à travers les siècles





Le marché à très tôt eu un rôle civilisateur apportant différentes cultures, savoir et techniques. Dans certaines contrées où vivaient des peuples barbares qui n'avaient pas de langage commun, l'arrivée des marchands à permis une mise en commun du langage, à travers la civilisation. Le commerce commença vraiment à se développer en Europe et autour de la mer Méditerranée au Moyen Age sous forme de foire. C'était alors le seul foyer de commerce inter-régional et international. Son rôle était de rompre le cercle trop étroit des échanges ordinaires. Les foires étaient situés sur des carrefours naturels ne correspondant pas tout le temps avec les grandes villes. Elle coïncidaient souvent avec les fêtes religieuses. Quelques foires pouvaient commander l'activité financière de plusieurs pays. Elles bénéficiaient de franchises pour ainsi attirer plus de marchands. A la fin de l'ancien régime, elles subirent un déclin, laissant place aux marchés en constante évolution.

Pendant trois siècle, l'Europe se peuple et le commerce se développe parralellement. Il y eut un âge d'or sans précédent. C'était l'afflux de métaux et techniques nouvelles. Dans une économie presque totalement dominée par les humeurs de la production agricole, l'expansion démographique est sans doute le signe le plus évident de ces années de prospérité. Le continent comptait environ 40 millions d'habitants en 1100 contre 69 millions en 1250. Dans le même temps , la France est passée de 5 millions à 9,2 millions d'habitants. L'augmentation de la population est due à une production de plus en plus importante et à une productivité de plus en plus performante dont les causes sont les nombreux progrès techniques ainsi qu'une hausse de la consommation. La pression démographique se faisait sentir et une dépense aristocratique et cléricale dans la viticulture la soulagea. Le développement du commerce gagne de nombreux secteurs, donne du travail aux paysans pauvres et réveille des villes assoupies d'Italie du Nord, des Flandres, des pays de la Meuse et du Rhin, de Provence, du Languedoc et de Catalogne. C'est une reprise du négoce international dont les effets ont pu être comparés à ceux de la révolution industrielle du monde contemporain. Dans toute l'Europe circule alors vins, épice, toiles, draps grâce aux « pieds-poudreux », fantassins de la croissance, des marchands qui parcourent le monde pour vendre leurs produits. Entre 1100 et 1250, l'inflation fut de 200 % . Une misère à l'échelle du temps courant , mais une aubaine pour tout ceux qui ont à vendre. De plus, les créances rurales ainsi que les salaires des ouvriers ont triplés en 1 siècle et demi.
La renaissance du grand commerce international multiplie les relations entre les différents foyers de l'économie européenne : entre l'espace flamand (fortement urbanisé et densément peuplé), l'espace italien , et, l'espace nordique contrôlé par les marchands de la Hause. Au cœur de ces routes commerciales se trouvent « la route de France » et les foires de Champagne. Avant la révolution, l'accès au circuit de distribution et sa maîtrise constituaient un enjeu et une envergure pour tous les acteurs économiques. Les gros fermiers dégagent des profits tandis que les petits paysans valorisent les surplus occasionnels. Quant aux producteurs, ils cherchent à échapper à l'emprise des marchands fabricants et des commerçants.
La fin de l'Ancien Régime voit le déclin des foires et l'essor des marchés. Le mode de distribution des marchés est diffèrent de celui des foires car l'aire desservie est plus locale et la périodicité est plus fréquente. Mais les fonctions restent les mêmes puisque ce sont des lieux d'échange et de rencontre. A la fin du 18eme siècle les conceptions sont différentes. Les institutions, les pouvoirs, c'est à dire les seigneurs, le souverain et son administration changent pour une économie plus libre. La foire devient un simple lieu de divertissement pour laisser place aux marchés en ce qui concerne le commerce. Le développement des réseaux routiers fut un des facteurs principaux de son essor. L'administration joua elle aussi un rôle important car elle fut favorable à la création des marchés.
Mais la pression du commerce international fut trop forte pour les marchés. Les surcharges fiscales entraveront beaucoup leur développement. De plus le développement des boutiques les concurrença fortement. Les boutiques sont aussi un autre outil élémentaire de l'échange, sauf qu'au contraire des marchés, elles fonctionnent presque sans arrêt.
Les marchés se développant énormément tende alors vers un commerce libéral car surveillé ce qui est une des nouvelle notion qui apparaîtront peu après avec la révolution française.
A cette époque le souverain avait peu d'information sur l'état des marchés. Quelques intendants partirent en province pour recenser les marchés et plus précisément pour savoir comment s'instaurait la libéralisation et le droit sur la transaction pour financer l'état. IL y eut des sérieux problèmes de surveillance, des fraudes, des taxes mal redistribuées. Par exemple des taxes du seigneur qui étaient censées financer la constructions de halles pour les marchés ne furent pas versées. Cette discordance entre le seigneur et le souverain vit tout de même la reconnaissance du pouvoir royale et de son monopole sur le marché.
La création des marchés était longue, dure, et chère pour l'administration car cela se décidait devant des cours juridiques et un conseil de commerce à Paris. 40 % des demandes étaient faites pas les communautés (paysans et artisans surtout), 35 % par les municipalités (bourgeois) et 21 % par les seigneurs. De 1750 à 1789, 80 % des demandes furent satisfaites. L'incapacité des administrations était un frein face à ce besoin d'échanges, et à l'augmentation de la consommation A cause du peu d'encadrement, l'inégalité des impôts (droit du roi, droit du seigneur...) est fréquente. Les prix des produits variaient ainsi selon les paroisses.
Le processus d'augmentation du nombre de marché s'accéléra avec la révolution et le nouveau régime libéral prônant la liberté de commercialisation, l'abolition des privilèges et les nouvelles prérogatives instaurées entre le pouvoir central et local. La position révolutionnaire accrédite d'ailleurs l'idée d'une multiplication désordonnée du nombre de marchés pendant cette période.

Cette croissance est due à l'aspiration à un réseau efficace de place marchande pour subvenir à de nouveaux besoins.
A la fin de l'Ancien Régime, l'expérience de la liberté commerciale a accrue les revendications et les rivalités. Avec le développement du marché et du commerce, les gestionnaires prennent conscience de l'importance d'un aménagement national entraînant des implications sociales. Dans ce contexte le marché n'est plus une forme de sociabilité archaïque mais l'instrument d'une politique d'ouverture, intégrant les masses rurales à une économie de marché. Tout ceci se caractérise par un processus d'urbanisation dans cette France pré-industrielle. Les viles attirent du fait des nombreux services et emplois offerts une forte activité commerciale. Au 19eme siècle, le marché fut donc un relais essentiel de l'ouverture des campagnes pour cette France majoritairement rurale.



suite (exemple du marché d'arpajon)